Démarche RSE et clients: Franprix

La démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises) est un engagement qui peut se prendre sur plusieurs niveaux dans l'entreprise. Dans cet article nous voyons l'exemple de Franprix qui s'engage à la fois au niveau de l'environnement et du développement durable local

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Lydie GOYENETCHE

11/16/20243 min lire

FRANPRIX
FRANPRIX

Pollution des mégots dans les Pyrénées-Atlantiques : un défi à relever collectivement

Quand une enseigne anticipe : l’exemple inspirant de Franprix à Paris

En 2018, Franprix, enseigne bien connue du paysage urbain parisien, a pris une décision audacieuse : celle d’agir contre la pollution des mégots de cigarettes. Alors que les trottoirs de la capitale regorgeaient de ces petits déchets hautement toxiques, Franprix a installé des cendriers collecteurs devant 120 de ses magasins parisiens. Chaque client pouvait ainsi y jeter son mégot, qui ne finirait ni dans les caniveaux, ni dans la Seine, ni dans les nappes phréatiques. Les mégots collectés étaient ensuite acheminés par CKFD Environnement vers l’usine de recyclage bretonne MéGO!, spécialisée dans la dépollution et la transformation des filtres en acétate de cellulose en mobilier urbain recyclé.

Cette initiative, bien qu’à première vue modeste, a eu un effet d’entraînement. Elle a montré qu’une enseigne de distribution pouvait, sans attendre de réglementation supplémentaire, devenir actrice d’un changement concret en ville. En anticipant les normes futures et en s’ancrant dans une logique de responsabilité sociétale, Franprix a fait d’une contrainte potentielle un levier de reconnaissance citoyenne. Cette expérience parisienne peut et doit inspirer les acteurs économiques des Pyrénées-Atlantiques, où le problème des mégots prend une tournure particulièrement urgente.

Un enjeu visible et multisites dans les Pyrénées-Atlantiques

Dans les Pyrénées-Atlantiques, le littoral comme l’arrière-pays sont touchés. Les villes comme Bayonne, Biarritz, Anglet, Saint-Jean-de-Luz, Pau ou Hendaye sont fréquentées toute l’année par une population locale, touristique ou frontalière. Cette forte fréquentation multiplie les occasions de jeter un mégot au sol, souvent sans accès à un cendrier public. Or, un seul mégot peut polluer jusqu'à 500 litres d'eau, selon l'Agence de la transition écologique (ADEME).

Sur les plages de la Côte basque ou en bordure du Gave de Pau, ces mégots finissent inévitablement dans le milieu aquatique, libérant des substances toxiques comme l’arsenic, le plomb, la nicotine ou le cadmium. Ces polluants ne sont pas biodégradables à court terme. Ils perturbent les équilibres écologiques locaux, affectant la faune aquatique, les sols et les nappes phréatiques. Cette situation engage non seulement la responsabilité individuelle, mais aussi collective.

Un coût élevé pour les collectivités locales

Chaque année, les villes françaises doivent mobiliser des moyens humains et matériels importants pour nettoyer leurs voiries. Selon une estimation relayée par Le Figaro en août 2021, la gestion des mégots coûte environ 80 millions d’euros par an aux collectivités françaises. Ce chiffre inclut le balayage des rues, le nettoyage des avaloirs et l’entretien des espaces publics. Si l’on ramène ce montant à l’échelle d’une agglomération moyenne comme celle de Pau Béarn Pyrénées, cela représente potentiellement plusieurs centaines de milliers d’euros par an, pour un impact souvent très temporaire, tant le flux de pollution est constant.

Ces budgets sont financés par les impôts locaux et pèsent lourdement sur les finances publiques. Or, ces mêmes ressources pourraient être réorientées vers des dispositifs de prévention, de recyclage ou d’innovation environnementale. Il ne s’agit pas seulement d’une question écologique, mais aussi d’un choix stratégique de gestion des finances publiques territoriales.

Mobiliser par le numérique : vers une campagne virale pour sensibiliser

Dans un monde où les habitudes de consommation se construisent aussi sur Instagram, TikTok ou LinkedIn, la lutte contre les mégots doit s’adapter aux codes numériques contemporains. Pour toucher les jeunes générations, mais aussi les actifs soucieux de l’environnement, il devient essentiel de bâtir une campagne virale sur les médias sociaux. Une telle stratégie repose sur des formats courts, créatifs, partageables, portés par des visuels forts ou des slogans impactants.

Un exemple marquant est la campagne "#FillTheBottle", lancée en 2019 en France par une adolescente qui a posté une photo d'une bouteille remplie de mégots ramassés dans la rue. Le geste, simple et symbolique, a rapidement fait le tour du web, incitant des milliers de personnes à faire de même, notamment à Bordeaux, Bayonne ou Saint-Jean-de-Luz. Ce genre de dynamique peut être initiée localement par des agences de communication, des collectivités ou des entreprises engagées dans une démarche RSE, afin de renforcer leur ancrage territorial tout en générant un engagement concret.

Pour une entreprise, participer ou lancer une telle campagne permet non seulement d’améliorer sa notoriété locale, mais aussi de démontrer sa capacité à agir concrètement. En devenant actrice de la mobilisation digitale, elle crée un lien émotionnel fort avec sa communauté et attire des partenaires ou des talents qui partagent les mêmes valeurs.