Som Energia : Un exemple de coopération pour une énergie durable en Espagne

Blanche-Neige et la Reine de l'Énergie : Som Energia face à Tesla

Le miroir, mon beau miroir : deux visions de l'énergie

Dans le royaume énergétique du XXIe siècle, deux figures se dessinent comme dans un conte : Blanche-Neige, incarnée par Som Energia, coopérative douce et solidaire née à Gérone en 2010 ; et la Reine, ambitieuse et dominatrice, campée par Tesla, l’entreprise fondée par Elon Musk, portée par l’innovation, la vitesse et la centralisation du pouvoir.

Som Energia propose un modèle basé sur la co-création, la participation citoyenne et la sobriété heureuse. Tesla, quant à elle, fonde son empire sur la technologie de rupture, la centralisation des décisions, et une vision messianique de l'entrepreneuriat. Ces deux visions racontent un diptyque symbolique de l’énergie moderne : l’une mise sur le lien, l’autre sur la puissance.

Som Energia : Blanche-Neige dans la forêt coopérative

Dans le conte, Blanche-Neige vit entourée de petits compagnons aux rôles complémentaires. Chez Som Energia, les membres sont ces nains modernes : des citoyens investis, qui participent aux assemblées générales, votent les orientations stratégiques et cofinancent les projets de production d’énergie renouvelable.

Le modèle organisationnel repose sur une gouvernance horizontale: chaque sociétaire dispose d’une voix, quel que soit son apport. L’entreprise compte plus de 85 000 membres et près de 17 000 contrats de fourniture d’électricité verte. Les recrutements s’inscrivent dans cette logique d’alignement éthique : les profils sont choisis autant pour leur compétence que pour leur adhésion aux valeurs coopératives.

Les bénéfices de Som Energia ne sont pas redistribués à des actionnaires : ils sont réinvestis dans des projets communautaires (centrales solaires, programmes éducatifs, innovations citoyennes). Elle porte un ADN social clair : lutte contre la précarité énergétique, empowerment local, sensibilisation environnementale.

Tesla : la Reine au miroir de la Silicon Valley

Tesla, c’est la reine au miroir high-tech : elle fascine, elle provoque l’admiration, mais elle centralise tout. Sa gouvernance est pyramidale, dirigée par une figure charismatique : Elon Musk. Le pouvoir de décision est ultra-concentré, et l’entreprise fonctionne comme un orchestre à la baguette d’un seul chef.

Le modèle repose sur une vision quasi mythique : accélérer la transition mondiale vers une énergie durable, à n’importe quel prix. Tesla emploie plus de 140 000 personnes dans le monde, dans une logique d’hyperperformance. Le recrutement est compétitif, basé sur la résilience, l’adaptabilité, l’innovation continue.

Ses bénéfices servent l’expansion : giga-usines, batteries domestiques, intelligence artificielle appliquée aux véhicules et à l’énergie. L’ADN de Tesla, c’est l’expansion mondiale par la technologie, sans participation citoyenne ni remise en question des structures de pouvoir.

Deux visages de la transition énergétique

Le contraste entre Som Energia et Tesla révèle deux chemins pour l’avenir :

• Celui de la communauté humaine, du lien social et de la transformation lente mais ancrée (Som Energia).

• Celui de la technologie salvatrice, centralisée, rapide et disruptive (Tesla).

Les projets sociaux de Som Energia incluent la création de coopératives locales, des actions contre la précarité énergétique, et des campagnes de formation aux enjeux énergétiques. Elle inscrit sa transition dans le tissu social. Tesla, de son côté, s’engage à travers des produits de consommation haut de gamme (voitures électriques, toits solaires), parfois inaccessibles aux foyers modestes, mais qui influencent les grandes tendances industrielles.

Conclusion : miroir d’avenir ou pomme empoisonnée ?

Som Energia, c’est Blanche-Neige dans la clairière : fragile en apparence, mais portée par un peuple discret et uni. Tesla, c’est la Reine : brillante, séductrice, redoutable. La transition énergétique peut-elle s’inspirer des deux ? Peut-être. Mais il faut rester vigilants : toutes les pommes brillantes ne sont pas comestibles.

Dans ce conte moderne, le vrai pouvoir est peut-être dans la main invisible du citoyen éclairé — celui qui choisit à qui donner sa confiance et son contrat d’électricité. Et si la magie, finalement, résidait dans la coopération ?