Micro-Entrepreneurs et TVA : Ce Que Vous Devez Absolument Savoir en 2025
Micro-entrepreneurs ? Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la gestion de la TVA en 2025 : seuils, obligations, impacts sur vos prix et solutions pour anticiper. Un guide complet pour sécuriser votre activité et éviter les pièges fiscaux.
MANAGEMENT
Lydie GOYENETCHE
3/1/20256 min lire


Les Implications de la TVA pour les Micro-Entrepreneurs en 2025
Un statut simplifié qui peut devenir contraignant
Le statut de micro-entrepreneur est prisé pour sa gestion ultra-simplifiée. Il permet de déclarer uniquement son chiffre d’affaires auprès de l’URSSAF, sans tenir de comptabilité détaillée ni établir un bilan. Toutefois, selon le secteur d’activité et le niveau de chiffre d’affaires, la gestion de la TVA peut devenir un enjeu majeur. Un micro-entrepreneur ne peut ni déduire la TVA sur ses achats professionnels ni soustraire ses charges de son chiffre d’affaires imposable, ce qui impacte ses marges et son positionnement tarifaire, notamment vis-à-vis d’une clientèle professionnelle.
Comprendre la franchise en base de TVA
Le régime de la micro-entreprise bénéficie de la franchise en base de TVA, ce qui signifie que les micro-entrepreneurs ne facturent pas la TVA tant qu’ils ne dépassent pas certains seuils. Pour un commerçant qui tient une boutique de vêtements en ligne ou un food truck, le seuil est fixé à 85 800 € de chiffre d’affaires annuel. Tant qu’il ne le dépasse pas, il garde un fonctionnement administratif simplifié et des prix compétitifs.
Dans les prestations de services commerciales ou artisanales, comme celles d’un graphiste indépendant ou d’un électricien auto-entrepreneur, le seuil est de 34 400 € par an. Cela signifie qu’un consultant en marketing ou un coiffeur à domicile peut travailler sans appliquer la TVA à ses clients, ce qui représente un avantage sur la tarification.
Les professions libérales relevant de la CIPAV ou du régime général, telles que les psychologues ou les formateurs indépendants, bénéficient du même seuil de 34 400 €. L’absence de TVA leur permet d’être plus compétitifs, surtout lorsqu’ils travaillent avec des particuliers. Si ces seuils sont dépassés durant deux années consécutives, la franchise en base est perdue, et la TVA doit être facturée, déclarée et reversée dès le 1er janvier de l’année suivante.
La réforme avortée du Projet de Loi de Finances 2025
Le Projet de Loi de Finances 2025 proposait d’abaisser le seuil de la franchise en base de TVA à 25 000 €, une mesure qui aurait impacté de nombreux micro-entrepreneurs. Face aux protestations des organisations professionnelles et des indépendants, cette réforme a finalement été abandonnée. Ainsi, les seuils restent inchangés, permettant aux micro-entrepreneurs de conserver leur compétitivité tarifaire et de préserver la simplicité administrative de leur statut.
Gérer le dépassement des seuils de TVA
Le passage à la TVA entraîne des obligations administratives. Dès le dépassement du seuil, un micro-entrepreneur doit appliquer et collecter la TVA sur ses factures clients à partir du premier jour du mois de dépassement. Pour assurer une gestion fluide, il est essentiel d’utiliser un logiciel de facturation et de devis en ligne, qui garantira la conformité des documents comptables et facilitera la déclaration fiscale. De nombreux outils gratuits comme Henrri, Facture.net ou Zervant permettent d’émettre des factures intégrant automatiquement la TVA.
Contrairement à d’autres obligations fiscales, l’État n’avertit pas automatiquement un micro-entrepreneur lorsqu’il dépasse les seuils. Il lui revient de surveiller son chiffre d’affaires cumulé sur les douze derniers mois, via son espace personnel de l’URSSAF ou grâce à un outil de gestion comptable. Dès le dépassement, il doit informer son Service des Impôts des Entreprises (SIE) et demander un numéro de TVA intracommunautaire, sous peine de sanctions financières.
Obtenir un numéro de TVA intracommunautaire nécessite de contacter son SIE et d’effectuer une demande d’immatriculation à la TVA, soit en ligne sur le site impots.gouv.fr, soit auprès du centre des finances publiques compétent. Le délai d’attribution varie de quelques jours à trois semaines selon la charge de travail des services fiscaux. En cas de non-déclaration après dépassement du seuil, l’administration fiscale peut exiger le paiement rétroactif de la TVA non collectée, assorti de pénalités de retard et d’amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du montant dû, voire davantage en cas de fraude avérée.
La déclaration de TVA doit être effectuée mensuellement ou trimestriellement via le portail fiscal impots.gouv.fr en remplissant le formulaire CA3 ou CA12 selon le régime choisi. La TVA est calculée sur le chiffre d’affaires encaissé et doit être déclarée et réglée avant la date limite fixée par l’administration fiscale. En cas de retard de paiement, des pénalités peuvent être appliquées, allant de 10 % pour un simple retard à 40 % en cas de manquement répété.
Il est recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable pour éviter les erreurs et assurer une gestion rigoureuse de la TVA. Certains logiciels gratuits comme Henrri ou Facture.net proposent des fonctionnalités de comptabilisation et de déclaration de TVA, mais un logiciel payant plus complet peut être nécessaire en cas de gestion complexe.
Anticiper la gestion de la TVA
Suivre son chiffre d’affaires suppose une comptabilité rigoureuse. Certains logiciels gratuits comme Henrri, Facture.net ou Zervant proposent des tableaux de bord accessibles sur mobile et ordinateur, permettant de visualiser en temps réel l’évolution du chiffre d’affaires et des dépenses. Ces applications facilitent la gestion et aident à anticiper le passage à la TVA.
L’impact sur les prix doit également être anticipé sans risquer de perdre des clients. Une augmentation progressive permet d’habituer la clientèle à la hausse des tarifs. L’ajout de services complémentaires, tels que des conseils ou des garanties étendues, peut également justifier un tarif plus élevé. Il est aussi possible de négocier avec ses fournisseurs pour optimiser ses coûts d’achat, récupérer la TVA sur les dépenses professionnelles et limiter l’impact de la TVA sur ses prix finaux. Pour les micro-entrepreneurs travaillant à la fois avec des professionnels et des particuliers, adapter les offres selon le type de client peut être une stratégie efficace. La communication transparente sur ces ajustements tarifaires est essentielle pour préserver la relation de confiance avec la clientèle.
Faut-il changer de statut ?
Dès lors que la gestion de la TVA devient une contrainte, il peut être pertinent de s’interroger sur l’opportunité de quitter le régime de la micro-entreprise. L’Entreprise Individuelle (devenue EIRL), depuis la réforme de 2022, est le régime par défaut pour les indépendants dépassant les seuils de la micro-entreprise. Ce statut permet la séparation automatique des patrimoines personnel et professionnel et offre la possibilité de déduire les charges réelles, telles que le loyer, le matériel ou les déplacements. De plus, l’EIRL permet de récupérer la TVA sur les achats professionnels, ce qui peut être un avantage significatif pour certaines activités.
La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) est une autre alternative pour les entrepreneurs souhaitant structurer leur activité sous une forme plus crédible aux yeux des partenaires commerciaux. Elle permet d’attirer des investisseurs et offre un cadre plus souple pour la gestion des revenus, notamment via le versement de dividendes. Cependant, sa gestion administrative est plus lourde qu’en micro-entreprise et son dirigeant est affilié au régime général de la Sécurité sociale, ce qui entraîne des cotisations plus élevées.
Le choix du statut dépend de nombreux facteurs, tels que le chiffre d’affaires, les charges professionnelles, la clientèle et la protection sociale souhaitée. Il est recommandé de réaliser un bilan personnalisé avec un expert-comptable pour identifier la meilleure option.
Conclusion : Une transition à anticiper
Le passage à la TVA représente un tournant pour un micro-entrepreneur. Bien qu’il puisse sembler contraignant, il est aussi le signe d’une activité en plein développement. Ce changement impose une nouvelle gestion comptable et des obligations déclaratives, mais il peut également ouvrir des perspectives en renforçant la crédibilité de l’entreprise et en permettant la récupération de la TVA sur les achats professionnels.
Chaque entrepreneur doit anticiper ces évolutions plutôt que de les subir. Un accompagnement comptable peut être un atout majeur pour structurer cette transition et optimiser la fiscalité. Plus qu’une contrainte, la TVA peut être vue comme une opportunité pour pérenniser et structurer son activité dans une dynamique de croissance.
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