"Devenez le Leader Éclairé : les Dynamiques Collectives et Intrapersonnelles
Découvrez comment les dynamiques collectives et intrapersonnelles peuvent transformer votre leadership. Explorez des outils d'empowerment, des exemples concrets et des clés pour inspirer vos équipes avec empathie et authenticité, l'habit du leader
DYNAMIQUE DE GROUPEMANAGEMENT
Lydie GOYENETCHE
7/23/20244 min lire
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Manager au cœur des dynamiques collectives et intrapersonnelles : une lecture existentielle du lien au travail
Prélude à la relation : entre souffle et structure
Ah, le management. Non comme une technique d'encadrement, mais comme un art du lien. Un espace où se croisent les aspirations d'êtres humains en quête de sens et les exigences d'un monde organisé autour de la performance. Manager, c'est consentir à entrer dans une relation, où se révèlent les tensions, les projections, les schémas de l'enfance parfois, et les appels de l'âme. C'est accepter que l'on dirige des personnes et non des fonctions, que l'on accompagne des parcours, et non des postures figées.
Dans une équipe, chacun joue son propre instrument. Certains s'accordent, d'autres dissonent. Mais c'est bien l'ensemble qui constitue la symphonie humaine du travail. Il ne s'agit pas seulement de fixer des objectifs, mais d'écouter les silences, d'interpréter les non-dits, et d'accueillir les dissonances comme des invitations à l'ajustement.
Les racines affectives du travail relationnel
Derrière chaque collaborateur se cache un monde intérieur. Nos interactions professionnelles ne sont pas vierges : elles sont traversées par les premiers modèles relationnels que nous avons connus. L'entreprise devient le théâtre où se rejouent nos blessures, nos quêtes de reconnaissance, notre besoin d'appartenance. Le manager, souvent à son insu, endosse le rôle de figure d'attachement symbolique.
Steve Jobs, dans son exigence presque ascétique, imposait à ses équipes une forme d'excellence qui n'était pas sans rappeler une quête d'approbation parentale. Ce n'était pas de la dureté pour la dureté, mais une forme de croyance : être aimé, c'est être capable. Le lien entre management et attachement est profond. Il appelle à une conscience accrue des projections en jeu.
Entre fusion et distance : l'équilibre délicat du lien
Toute relation oscille entre le besoin de lien et celui d'autonomie. Gustave-Nicolas Fischer parle de cette tension constante entre proximité affective et distance fonctionnelle. Le manager est le gardien de cet équilibre fragile. Trop présent, il devient intrusif. Trop distant, il insécurise. Trouver la bonne distance relationnelle est une posture dynamique, un art d'être.
Google, avec son projet Aristotle, a montré que la performance ne naît pas de l'addition des compétences individuelles, mais de la qualité du climat relationnel. La sécurité psychologique est le socle de la créativité collective. Elle repose sur la liberté d'être soi, sans peur du jugement. Elle repose sur une parole véritable.
Les schémas relationnels comme matrices invisibles
Fischer rappelle que nos schémas affectifs se forment dans l'enfance et colorent nos manières d'être au monde. Le manager ne peut ignorer cette réalité s'il veut comprendre les comportements de ses collaborateurs. Derriere une attitude résistante peut se cacher une peur de l'abandon. Derriere un silence, un appel au respect. Le management ne devient relationnel que lorsqu'il reconnaît l'épaisseur des êtres.
Pixar a mis en place les sessions Braintrust, où les équipes peuvent partager des critiques sans craintes. Ce dispositif permet de dépasser les réactivités primaires pour entrer dans une logique de croissance partagée. Le cadre sécurisant permet de transformer les blessures affectives en ressources relationnelles.
L'empowerment comme processus de subjectivation
Responsabiliser ne consiste pas à déléguer. C'est appeler l'autre à se déployer. C'est croire qu'il a en lui les ressources pour agir avec justesse. Airbnb a compris cela. L'entreprise a choisi de former ses managers à devenir des accompagnants. La responsabilisation devient alors un processus de subjectivation : le collaborateur devient auteur de sa contribution.
La responsabilisation véritable est un acte de foi. Elle suppose un cadre clair, des attentes posées, mais aussi une véritable confiance dans l'autre. Elle transforme le rapport de pouvoir en relation de croissance. Elle rejoint ce que Paul Ricœur appelait "l'estime de soi médiée par la reconnaissance d'autrui".
Le manager comme passeur et veilleur
Manager, ce n'est pas seulement coordonner. C'est veiller sur. Créer un espace où l'élan vital de chacun peut s'exprimer. C'est reconnaître que derrière les conflits, il y a souvent un besoin non reconnu. Que derrière une opposition, il y a une quête de sens. Le manager devient alors médiateur d'âmes.
Netflix, avec sa culture de la transparence, donne un exemple fort de ce type de management. Le conflit n'est pas évité : il est reconnu, encadré, transformé. La parole devient outil de médiation. Le manager n'impose pas une harmonie de surface, mais favorise un véritable ajustement mutuel.
Le manque ontologique, moteur de la relation
Gustave-Nicolas Fischer évoque le "manque ontologique", ce vide fondateur qui habite chaque être humain. Ce manque n'est pas une déficience, mais une ouverture. Il est ce qui pousse à entrer en relation, à créer, à chercher du sens. Dans le cadre professionnel, ce manque peut s'exprimer par un besoin de reconnaissance, un désir de contribution, une aspiration à l’altérité.
Le manager ne comble pas ce manque, mais il peut en reconnaître la présence. Il peut offrir un cadre où chacun se sent accueilli dans sa quête. Ce n'est pas de la psychologie, c'est de l'anthropologie. C'est aussi, quelque part, de la mystique. Car ce manque nous met en mouvement vers plus grand que nous.
Conclusion : le souffle du vivant dans la relation de travail
Manager, c'est marcher sur une ligne de crête. Entre structure et écoute. Entre objectifs et présence. C'est être appelé à devenir pleinement humain au sein d'un cadre souvent déshumanisé. C'est faire le pari que la relation vraie transforme.
Le manager qui accepte cette posture devient un témoin. Un veilleur silencieux de la croissance d'autrui. Il ne sait pas tout, ne contrôle pas tout, mais il est là. Entièrement là. Et c'est parfois tout ce dont l'autre a besoin pour oser avancer.
Ainsi le travail devient lieu de révélation. Non de performance seule, mais de vérité partagée. Une vérité qui passe par la relation, par l'écoute, par le silence aussi. Comme le disait Jean de la Croix : "Dans le silence, Dieu parle au coeur." Peut-être qu'au coeur de nos organisations, ce silence-là a encore quelque chose à dire.




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