Libérez votre potentiel et celui des autres : l’empowerment expliqué avec humour
Découvrez comment l’empowerment peut transformer votre vie et vos relations, en libérant votre potentiel et celui des autres. Un article inspirant et plein d’humour, avec des exemples concrets de réussite.
MANAGEMENT
Lydie GOYENETCHE
10/17/20244 min lire


L’empowerment et la performance sociale durable : d’une révolution managériale à une espérance incarnée
Quand l’organisation déstructure l’être
Dans un monde où la performance est souvent mesurée par l’efficacité, la rapidité et la conformité à des procédures standardisées, qu’advient-il des personnes dont le fonctionnement cognitif ne correspond pas à la norme dominante ? Que devient un collaborateur atteint d’un trouble de l’attention (TDA), lorsqu’il est placé dans un environnement taylorisé où la fragmentation des tâches, le contrôle permanent et la perte de sens minent l’initiative et le lien ? C’est ici que l’empowerment, loin d’être un simple concept RH à la mode, devient un levier profond de transformation sociale, cognitive et relationnelle.
Définir l’empowerment : un désir de performance sociale
L’empowerment, ou autonomisation, désigne le processus par lequel un individu ou un groupe retrouve le pouvoir d’agir sur sa vie, son environnement et ses choix. Ce terme, né des luttes sociales, prend aujourd’hui une dimension managériale essentielle : permettre à chaque collaborateur de s’engager dans l’action avec conscience, responsabilité et sens. La performance sociale devient alors une finalité : faire grandir l’organisation en respectant les rythmes, les vulnérabilités, mais aussi les forces parfois invisibles des personnes neurodivergentes.
TDA et taylorisme : une rencontre destructrice
Le taylorisme repose sur l’idée que l’on peut découper, chronométrer et contrôler chaque tâche. Pour une personne vivant avec un TDA, cela produit une double violence. La surcharge sensorielle, le manque de flexibilité, les interruptions constantes aggravent la désorganisation mentale. Le langage intentionnel ne peut pas émerger. Le sentiment de décalage, d’incompréhension et d’inutilité fragilise l’estime de soi et pousse au retrait. Une organisation du travail trop rigide étouffe la créativité et la mémoire vivante des personnes concernées.
Selon une étude de la DARES, près de 4,5 % des actifs présentent des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, et ce chiffre est sans doute sous-estimé. Pourtant, très peu d’entreprises mettent en place des dispositifs spécifiques, ce qui laisse une majorité de collaborateurs en souffrance silencieuse. Dans un environnement où 75 % des troubles cognitifs sont encore mal identifiés ou mal compris en milieu professionnel, l’invisibilité devient une entrave à l’action collective.
Empowerment et TDA : activer la fonction du langage et de l’intention
Pour une personne atteinte de TDA, le langage n’est pas seulement un moyen d’expression : c’est un outil de structuration cognitive. Quand on lui permet de formuler, d’interroger, de créer, elle retrouve le fil de sa pensée. L’empowerment, en rendant la parole à chacun, vient activer cette fonction. De même, l’intention est essentielle : sans lien affectif ou symbolique, le cerveau TDA ne s’engage pas. En donnant du sens aux missions, en créant des espaces d’engagement, on restaure la présence à l’autre et à soi.
Dans une structure d’insertion par l’activité économique, un ouvrier TDA s’était désengagé. Lorsqu’on lui a confié la création d’un petit atelier, avec liberté de choix sur les outils, les horaires et les ventes, son comportement a changé : il s’est mis à anticiper, à parler, à transmettre. La parole est redevenue structurante, le travail a retrouvé une densité intérieure.
Quand l’empowerment devient espace de réparation chez les profils TSA
Chez une personne présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), l’environnement joue un rôle tout aussi décisif. Dans un open space bruyant et changeant, les fonctions exécutives sont mises à mal, le stress devient chronique et l’adaptation coûteuse. Pourtant, lorsqu’un cadre structuré, souple, stable et prévisible est mis en place, la personne TSA déploie une capacité de concentration, de rigueur et de créativité exceptionnelle.
Dans une PME de conception technique, un salarié TSA avait des difficultés à supporter les réunions informelles. En l’invitant à concevoir un protocole d’analyse avec ses propres outils, à son rythme, puis à former ses collègues en binôme, son rôle a pris tout son sens. Ce n’était plus une question de « profil atypique » mais d’intelligence situées et reconnue.
Le travail du lien et la grâce de l’intention partagée
L’empowerment ne consiste pas à laisser-faire, mais à tisser une relation fondée sur la confiance, la responsabilité partagée, la reconnaissance. Cela rejoint le travail du lien, si négligé dans les organisations taylorisées. Un leader qui reconnaît les forces d’une personne avec TDA, qui accepte ses modalités propres d’attention, de mémoire, d’expression, est un leader qui construit du lien et non du contrôle. Et ce lien, lorsqu’il est nourri d’intention partagée, permet la croissance mutuelle.
Dans un EHPAD, une salariée atteinte de TDA ne supportait plus les horaires ultra-fracturés et le travail chronométré. En la rendant référente d’un petit projet transversal d’animation sensorielle avec les résidents, tout a changé : ses capacités relationnelles se sont déployées, et les résidents ont retrouvé le sourire. Le langage est revenu, la mémoire affective aussi.
Conclusion : une mystique incarnée de la relation et de l’action
L’empowerment n’est pas qu’une méthode de management. C’est une posture spirituelle, une croyance en la capacité de l’autre à se tenir debout, à sa manière. Pour les personnes TDA ou TSA, c’est une chance immense : pouvoir travailler, penser, aimer, dans un cadre qui reconnaît leur logique propre. Humilité et pauvreté, tissées dans leur structure même, trouvent dans cette approche une véritable robe de dignité. Et le management, lorsqu’il se fait accompagnement, redevient un lieu de fécondité humaine et sociale. Lorsque l’organisation cesse d’écraser ce qui déborde, elle devient espace d’accueil. Et lorsqu’elle ose l’inclusion comme engagement, elle devient levier de transformation durable, où la performance se mesure aussi à la lumière intérieure de ceux qu’elle fait grandir.




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