Inclusion neurodivergente : quand les entreprises investissent dans l’humain et le handicap
TDAH, dys, pensée en arborescence : en Île-de-France, et si l’on repensait la transmission comme une aventure sensible, hors des rails classiques ? L'inclusion est un paradigme qui fait fuir alors qu'utiliser correctement des compétences uniques est un vrai avantage.
VEILLE SOCIALE
Lydie GOYENETCHE
8/3/20245 min lire
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Quand l’attention part ailleurs – TDA/H, dys et transmission dans un monde pressé
Suivre le lapin blanc : penser autrement en Île-de-France
Il y a des enfants qui, comme Alice, suivent un lapin qu’eux seuls voient. Non pas parce qu’ils rêvent, mais parce qu’ils perçoivent autrement. Le temps, les sons, les liens, les règles : rien ne s’ordonne comme prévu. Et pourtant, ce n’est pas un manque. C’est une autre porte d’entrée dans le réel.
En Île-de-France, dans une classe de primaire de Saint-Ouen, dans un collège discret de Cachan ou dans un CMPP de Villejuif, Jules regarde par la fenêtre. Il ne rêve pas. Il cherche le fil. Celui qu’il pourrait suivre. Mais les consignes tombent comme des injonctions. Trop vite. Trop sèches. Et personne ne voit que dans sa tête, c’est une forêt. Une forêt d’idées qui poussent toutes à la fois, sans chemin tracé. Une pensée en arborescence déclenchée. Une attention diffuse, mais sensible.
Et la question se pose : comment transmettre efficacement dans un monde où tant d’esprits fonctionnent autrement ? Comment faire passer un message, une compétence, une confiance, quand celui qui reçoit n’a pas été câblé pour rester sur les rails ?
Une transmission contrariée : l’école, les bilans, les silences
Marie vit à Nanterre. Son fils, Paul, a 12 ans. Dyspraxique, et sans doute TDAH aussi, mais elle n’en est pas sûre : le diagnostic coûte cher. Le CMPP a 18 mois d’attente. Elle a fait une demande, elle attend. Pendant ce temps, l’école enchaîne les bulletins, les remarques sur la lenteur, le « manque de méthode ». Paul ne comprend pas toujours ce qu’on lui reproche. Il essaie. Mais on lui demande une forme de réception qu’il ne possède pas.
Dans les écoles d’Alfortville, de Fontenay-sous-Bois, de Montreuil, les enseignants font de leur mieux. Mais ils n’ont pas été formés à cette complexité. À cette différence qui ne se voit pas. Et qui, pourtant, change tout dans l’acte de transmettre. Car transmettre, ce n’est pas seulement expliquer. C’est aussi écouter comment l’autre comprend. C’est bâtir un pont, pas lancer une corde.
Et parfois, il n’y a pas de pont. Juste un saut. Et ceux qui n’y arrivent pas restent au bord. Invisibles. Essoufflés. Un accompagnement bienveillant peut transformer ces situations : il faut penser en dehors du cadre classique.
Une économie de la reconnaissance sélective : le coût du droit d’apprendre
Dans les Hauts-de-Seine comme dans le Val-de-Marne, certains parents renoncent. Ils n’ont pas les 450 € pour un bilan neuropsy. Ils n’ont pas le réseau. Pas la force de réexpliquer à chaque enseignant. Alors ils baissent la tête. Et l’enfant apprend à se débrouiller avec ses propres outils. À tricher un peu. À faire semblant. À s’excuser d’être ce qu’il est.
Et pendant ce temps, d’autres problématiques, plus visibles, plus médiatisées, reçoivent du soutien. Des budgets. Des protocoles. Ce n’est pas une critique. C’est une comparaison douloureuse. Car ce que vivent ces enfants-là, c’est une fatigue lente. Une micro-violence quotidienne. Un monde où l’attention flottante n’a pas droit de cité.
Pourquoi un enfant porteur de TDAH doit-il payer pour être reconnu ? Cette question traverse le périphérique, de Saint-Denis à Neuilly, sans trouver de réponse.
L’entreprise : miroir ou levier ? L’enjeu RSE des troubles invisibles
Et si l’entreprise devenait un lieu d'émancipation ? Ou mieux : un lieu de reconnaissance. Dans les bureaux de La Défense ou dans les ateliers de Seine-et-Marne, combien de salariés vivent avec un TDA non diagnostiqué ? Combien de collègues accumulent les oublis, les sautes d’attention, les erreurs de détail… non par négligence, mais parce qu’ils compensent depuis toujours ?
Un accompagnement RSE, ici, ne se limite pas à un label. Il devient un geste de justice. Une manière d’ouvrir les fenêtres du collectif pour que chaque pensée, même farfelue, même non linéaire, ait une place. Parce qu’on ne sait jamais d’où viendra l’idée lumineuse. Et souvent, elle vient de ceux qui marchent de travers.
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L’art de transmettre autrement : accueillir l’intelligence arborescente
Former, ce n’est pas remplir. C’est éveiller. Et pour un public atypique, cela demande un autre tempo. D’autres images. Un autre rythme du langage. Comme dans un conte, il faut parfois prendre par la main, inventer un passage secret, ralentir. Donner le droit de poser des questions étranges.
À Vincennes, à Ivry, à Colombes, des accompagnants expérimentent d’autres façons de faire. Ils jouent avec le langage. Ils dessinent la carte du territoire intérieur. Ils montrent que la pensée en arborescence n’est pas un désordre, mais une richesse. Qu’un cerveau atypique, c’est une bibliothèque aux portes multiples. Et que ce qu’il faut, c’est une clé adaptée.
Conclusion – Accueillir l’attention dispersée comme un don
Les enfants comme Paul, les adultes comme Jules, ne sont pas des élèves ratés ou des salariés en défaut. Ce sont des éclaireurs. Ils voient autrement. Ils pensent autrement. Et cela, dans un monde trop pressé, peut devenir une force.
Mais pour que cette force se déploie, il faut un environnement qui ne juge pas, qui n’interrompt pas, qui ne mesure pas à la productivité brute. Il faut des espaces de confiance. Des managers formés. Des équipes bienveillantes. Et une vision de la transmission qui ne passe pas toujours par la ligne droite, mais parfois par le terrier du lapin blanc.
C’est cette vision que je défends. Un marketing du sens. Une économie du soin. Une écoute qui transforme. Parce que derrière chaque attention qui dévie, il y a un monde à aimer. Et peut-être même, une merveille à découvrir.
FAQ – Pour aller plus loin
Comment utiliser à bon escient les compétences d'un salarié avec un profil TDA/H?
Former les managers, adapter l’environnement de travail (espaces calmes, tâches structurées), proposer un accompagnement individuel.
Quels sont les signes d’une pensée en arborescence déclenchée ?
Idées qui rebondissent, difficulté à hiérarchiser, créativité forte, mais dispersion rapide si le cadre n’est pas clair.
Pourquoi un accompagnement marketing est-il plus efficace qu’une formation classique pour ces publics ?
Parce qu’il part d’un besoin concret, implique toute l’équipe, respecte le rythme de chacun et transforme une contrainte en opportunité collective.




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