Quand la RSE transforme l'école : innovation et neuroatypie
Découvrez comment des entreprises comme LVMH, Telefónica et Microsoft révolutionnent l’éducation inclusive à travers des actions concrètes. Inclusion, RSE et innovation : un trio gagnant pour un avenir plus équitable ! La neuroatypie une force et un handicap
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Lydie GOYENETCHE
8/8/20244 min lire
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Inclusion scolaire et RSE : Quand les entreprises prennent la plume pour écrire l'avenir
Bienvenue dans ce blog où inclusion rime avec innovation (et parfois aussi avec migraines administratives). Aujourd’hui, on quitte les beaux discours pour parler de pratiques concrètes : celles d’entreprises qui s’engagent vraiment dans le champ de l’éducation inclusive, avec des résultats à la fois humains, sociaux et stratégiques.
L’inclusion scolaire : de quoi parle-t-on vraiment ?
Dans le langage courant, le mot "inclusion" est souvent galvaudé. En éducation, il ne s’agit pas simplement d’intégrer un élève "différent" dans une classe ordinaire. L’inclusion, dans son sens fort, consiste à adapter l’environnement pour que chacun puisse apprendre selon ses besoins propres, dans une logique de droits fondamentaux et non de faveur exceptionnelle.
Cette approche renverse la perspective : ce n’est plus l’élève qui doit se plier au système, c’est le système qui doit s’ouvrir à la diversité humaine. Et dans ce champ, les entreprises peuvent jouer un rôle majeur, à condition d’y mettre du sens… et pas seulement un budget.
En France : LVMH et l’école des talents
Quand on pense à LVMH, on pense luxe, excellence, intouchabilité. Et pourtant, dans l’ombre des podiums. Le groupe explore un autre type de chemin vers une transformation sociale. D'autres formations ciblent les profils neuro-atypiques.
Certains des neuro-divergents, parfois invisibilisés par le système scolaire classique, possèdent des compétences cognitives singulières : sens du détail, mémoire visuelle, créativité intuitive… autant d’atouts pour le monde du luxe, où la précision et la finesse ne s’improvisent pas.
L’intérêt ? Outre la transformation sociale majeure ce sont des compétences nouvelles qui entrent dans l’entreprise. On ne fait pas ici "du social" par charité, mais parce qu’inclure, c’est aussi s’enrichir.
En Espagne : Telefónica mise sur le numérique… et l’inclusion
En 2023, Telefónica a formé plus de 300 000 jeunes à travers l’Espagne et l’Amérique latine grâce à son programme "Conecta Empleo". Ce programme va bien au-delà d’une simple initiation aux outils numériques : il est pensé pour des publics souvent marginalisés, y compris ceux qui présentent des troubles d’apprentissage ou des parcours scolaires fragmentés.
L’idée : proposer une formation gratuite, hybride, avec des formats accessibles, des supports visuels, et des animateurs formés à la neurodiversité. Les ateliers de code, par exemple, deviennent des espaces de revalorisation de soi, loin de la pression scolaire classique.
Les retombées sont multiples : insertion professionnelle, regain de confiance, et pour Telefónica, une capacité à recruter des profils créatifs, techniques, souvent sous-estimés par les canaux traditionnels. Une stratégie gagnant-gagnant, et surtout une preuve que la fracture numérique peut aussi être un terrain d’alliance.
Aux États-Unis : Microsoft transforme la diversité cognitive en moteur de performance
Dès 2015, Microsoft lançait son "Autism Hiring Program". Mais l’initiative ne s’est pas arrêtée au recrutement : l’entreprise a créé des partenariats éducatifs pour développer des filières spécifiques dès le secondaire.
Ces programmes ne cherchent pas à "normaliser" les jeunes autistes, mais à mettre en valeur leurs forces dans un cadre où ils peuvent s’épanouir. Le partenariat avec certaines écoles inclut des outils pédagogiques adaptés, des stages en immersion, et un accompagnement continu jusqu’à l’emploi.
Résultat : des innovations techniques portées par des profils atypiques, et une transformation de la culture d’entreprise. Microsoft ne voit pas la diversité comme un « plus », mais comme un levier de résilience et d’innovation structurelle.
Ce que l’ESS et l’éducation populaire peuvent nous apprendre
Ce que ces exemples montrent, c’est que l’entreprise, quand elle sort du paternalisme et s’inscrit dans une logique de coopération territoriale, peut devenir un acteur de transformation sociale. Dans la tradition de l’éducation populaire, on dirait que ces entreprises passent d’un rôle de spectateur à celui de co-constructeur du commun.
Elles ne donnent pas "un coup de pouce" depuis leur tour d’ivoire : elles reconnaissent que la richesse humaine se loge aussi dans les marges, dans les atypies, dans les parcours brisés. Et surtout, elles acceptent que cette richesse modifie aussi leur propre manière de produire, de recruter, de se penser.
Pourquoi investir dans l’inclusion scolaire est un acte stratégique
Ce n’est pas seulement un "geste citoyen". C’est un choix stratégique de long terme. Voici pourquoi :
Des compétences rares : la résilience, la pensée en arborescence, l’attention au détail ou l’hyper-focus sont des soft skills précieuses… mais encore peu identifiées dans les grilles RH classiques.
Une innovation continue : intégrer des profils neuroatypiques, c’est obliger l’entreprise à réinventer ses méthodes, à repenser ses process. Et cela, c’est la vraie définition de l’innovation sociale.
Un récit collectif puissant : dans un monde où les marques sont jugées à l’aune de leurs engagements, ces actions sont aussi un levier d’adhésion interne, de fierté partagée, et de sens au travail.
En conclusion: écrire l’avenir ensemble, avec tous les crayons de la boîte
Les grandes entreprises ont longtemps raconté le monde d’en haut. Désormais, celles qui réussiront sont celles qui l’écrivent avec d’autres, dans une pluralité de voix, de rythmes, de trajectoires. L’inclusion scolaire, ce n’est pas un "enjeu sociétal", c’est notre socle commun. Et ce sont souvent les jeunes les plus invisibles qui ont les histoires les plus puissantes à raconter.
Alors, à toutes les entreprises qui hésitent encore : prenez la plume. Pas pour écrire un storytelling lisse, mais pour tracer, avec d’autres, des lignes nouvelles. Des lignes où chaque différence devient un début de phrase.




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