Taux de conversion, netlinking et RSE : repenser les backlinks avec le marketing d’influence
Améliorer son taux de conversion sans renier ses valeurs : Simone Weil, backlinks, IA, RSE et marketing d’influence à l’ère de Gemini et du SEO durable. Et si la performance web marketing rejoignait la performance sociale?
WEBMARKETINGVEILLE MARKETING
LYDIE GOYENETCHE
5/31/20258 min lire


Taux de conversion, transmission et netlinking : et si le SEO avait une âme ?
On parle beaucoup de visibilité. De trafic. D’autorité de domaine. De courbes ascendantes et de campagnes bien ciblées. Pourtant, quand on regarde de plus près les chiffres, une réalité saute aux yeux : la majorité des sites web, même bien positionnés, convertissent très peu. Ils génèrent du bruit, mais pas de lien. Des sessions, mais pas de sens. Selon les études les plus récentes, le taux de conversion moyen sur le web est inférieur à 3 %, tous secteurs confondus. Et dans l’univers B2B, il tombe souvent sous les 1 %. Pourquoi ? Parce qu’on a confondu accès et relation, présence et transmission.
À Toulouse comme ailleurs, les entreprises se lancent dans le SEO avec enthousiasme, investissent dans des sites vitrines, commandent des articles de blog, achètent des backlinks sur des plateformes ou des médias. Mais très peu prennent le temps de s’arrêter pour demander :
Qu’est-ce que je transmets vraiment ? À qui ? Et pourquoi ?
Le lien que je construis est-il technique ou symbolique ? Vivant ou artificiel ? Durable ou jetable ?
Simone Weil, philosophe et mystique engagée, aurait sans doute posé la question autrement. Elle aurait parlé de l’attention comme acte d’amour, de la force du silence, de la nécessité de relier sans dominer. Et c’est peut-être là, dans cette parole fine et exigeante, que se trouve une clé pour penser autrement le netlinking. Non comme une manœuvre algorithmique destinée à séduire Google, mais comme une pratique d’enracinement, de transmission, de reconnaissance réciproque.
Dans cet article, j’aimerais partager avec vous ma vision du netlinking à visage humain, en m’appuyant sur mon ancrage local à Toulouse, sur les tensions actuelles du SEO, et sur une approche profondément incarnée du lien. Parce que je crois qu’un backlink, bien plus qu’un outil de référencement, peut être un geste de reliance. Et que la qualité d’un site ne se mesure pas seulement à son trafic, mais à sa capacité à créer du sens, du lien et du retour. Au fond, ce n’est pas le taux de conversion qui est faible : c’est souvent le degré de vérité du lien qui l’est.
Les États-Unis, Simone Weil et la question du lien qui dure
Les sites américains fascinent souvent par leur performance brute. Leur SEO est structuré comme une usine à rendement : optimisation permanente, netlinking massif, segmentation du tunnel de conversion et analyse du moindre clic. Le backlink y est une monnaie : on l’achète, on le négocie, on le multiplie. On ne tisse pas du lien, on l’exploite.
Selon Ahrefs, le budget moyen SEO d’une PME américaine se situe entre 2 500 et 10 000 $ par mois, couvrant création de contenu, netlinking, SEA et outils. Dans les grandes structures tech ou e-commerce, on atteint plus de 25 000 $ mensuels. Et ces investissements sont pensés à la performance : le lien doit rapporter. Pas demain. Aujourd’hui.
Les taux de conversion moyens sur des sites bien positionnés aux États-Unis tournent autour de 2 à 5 % pour le e-commerce, parfois jusqu’à 8 % en B2B SaaS avec une stratégie bien alignée (SEO, Ads, influence, ABM). Ces chiffres sont impressionnants. Mais ils masquent une réalité plus friable : celle d’une temporalité instable.
Un backlink est jugé bon s’il rapporte du trafic dans les 90 jours. Un article est révisé tous les 3 à 6 mois. Un contenu “meilleur résultat de recherche” peut être remplacé dès qu’un concurrent injecte plus de jus. Le cycle est court, agressif, efficace. Mais le temps long de la relation n’y a pas sa place. On ne construit pas une communauté. On capture des segments de marché.
Les entreprises américaines ont pourtant compris une chose : on ne fait pas de SEO sans marketing d’influence. Les réseaux sociaux ne sont pas un à-côté : ils alimentent l’autorité, le trafic, les signaux de crédibilité. Les dirigeants sont formés à partager des contenus, humaniser la marque, faire lien avec leurs audiences. C’est fluide, professionnel, bien ciblé.
Mais dans ce monde ultra-stratégique, qu’est-ce qui dure vraiment?
Qu’est-ce qui transforme en profondeur ?
Et surtout, qu’est-ce qui engage ?
C’est là que Simone Weil entre en scène. Par contraste. Par contrechamp. Par cette tension qu’elle habite entre exigence de vérité et attention à l’autre.
Née en 1909, morte en exil à Londres en 1943 à 34 ans, Simone Weil n’a rien d’une influenceuse. Et pourtant, son rayonnement traverse les décennies. Agrégée de philosophie, elle choisit d’enseigner en banlieue, puis de travailler volontairement à l’usine chez Renault, pour comprendre le monde ouvrier de l’intérieur. Militante syndicale, mais aussi mystique radicale, elle refuse toutes les cases. Elle n’écrit pas pour convaincre. Elle écrit pour faire trace. Pour transmettre sans posséder.
Sa pensée est habitée par un mot qu’on oublie souvent dans le digital : l’attention. Elle écrit : « L’attention, à son plus haut degré, est la même chose que la prière. »
Appliquée au web, cette idée bouleverse tout.
Créer du contenu, ce ne serait pas séduire Google, mais offrir une forme d’attention véritable au lecteur.
Faire du netlinking, ce ne serait pas manipuler le PageRank, mais reconnaître qu’un autre site éclaire le nôtre.
Être présent sur le web, ce ne serait pas exister partout, mais se tenir en un lieu juste, incarné, ajusté.
Simone Weil aurait vu dans la pratique actuelle du netlinking une forme de force désincarnée : volonté de capter, de grimper, de prendre. Elle aurait préféré les liens silencieux, ceux qu’on ne demande pas mais qu’on reçoit parce qu’on a touché juste. Elle aurait vu dans le SEO une opportunité : celle de relier sans prendre, d’écrire sans imposer, de fédérer sans spectacle.
Et la question qui traverse son œuvre peut traverser le nôtre :
qu’est-ce qui crée un attachement réel, durable, profond ?
Un fil de tweets bien orchestré ?
Ou un article qui, lu à voix basse dans la nuit, vous donne envie de rester fidèle à une idée ?
Netlinking français vs américain – Coûts, efficacité et impact à l'ère de l'intelligence artificielle
Coûts, pratiques et stratégies : deux mondes, deux visions
Le netlinking à la française s’appuie encore très largement sur l’achat d’articles sponsorisés, via des plateformes spécialisées qui font office d’intermédiaires. Le tarif moyen d’un backlink publié sur un site français est estimé à 162 euros hors taxes, mais il n’est pas rare de voir des publications grimper à plus de 1 600 euros pour des domaines avec un Trust Flow supérieur à 50. Le coût n'est donc pas négligeable, d'autant qu'il n'est pas toujours corrélé à la qualité du trafic ou à l'engagement réel du lectorat.
Aux États-Unis, la logique est différente. Le netlinking y est souvent intégré dans des campagnes de relations publiques digitales plus larges, où le backlink n'est pas un objectif isolé, mais la conséquence d'une stratégie de contenus pertinente, amplifiée par des réseaux sociaux puissants et des relais d’influence. Les budgets sont généralement plus élevés, mais la cohérence entre marketing de contenu, engagement communautaire et management interne y est souvent plus structurante.
Taux de conversion et apport réel du netlinking
Le netlinking, en tant que levier d’acquisition de trafic, ne garantit pas à lui seul un bon taux de conversion. En France, selon une étude de Semji, le taux moyen de conversion en e-commerce se situe autour de 1,1 %, tous secteurs confondus. Aux États-Unis, il est plus proche de 1,4 %, grâce à des tunnels de conversion plus optimisés et une meilleure exploitation de la data comportementale.
Mais au-delà des chiffres, la question est celle de la durabilité : un backlink placé dans un article creux, sans réelle pertinence thématique, ne suscite ni engagement, ni fidélisée, ni recommandation organique. Il alimente la surface d’un site, sans en épaissir la profondeur. Et à l’heure où les algorithmes se raffinent, cela devient un pari risqué.
IA, Google Gemini et l'illusion d'une visibilité achetée
Les dernières évolutions des moteurs de recherche, incarnées par Google Gemini, changent la donne. Ces IA de nouvelle génération ne se contentent plus d’évaluer le nombre de liens entrants : elles scrutent la structure du contenu, la sémantique, le réseau de cooccurrences, et surtout, l'intention réelle qui sous-tend la publication.
Un article sponsorisé sans réelle substance, rédigé à la chaîne et publié sur des fermes de contenus, perd ainsi peu à peu de sa valeur SEO. D'autant plus que Google tend de plus en plus à proposer, dans ses résultats français, des contenus étrangers traduits automatiquement, souvent mieux rédigés, mieux sourcés, et plus interactifs.
Alors la question devient décisive : le netlinking à la française peut-il encore résister dans ce contexte ? Ne risque-t-il pas de devenir un artifice dépassé, incapable de rivaliser avec l'intelligence d'une publication américaine mieux positionnée ?
Simone Weil, ou la question de l'élan véritable
Face à cette course technologique et à cette illusion d’influence achetée, les paroles de Simone Weil prennent une résonance inattendue : « Ce qui est réel dans un être humain, c’est ce qui est capable d’attention, non de puissance. »
La qualité d’un backlink, son impact sur le référencement, et même sa valeur pour une intelligence artificielle, dépendent de l’attention qu’on y a mise. Une attention à l’autre, au lecteur, à la vérité du message. C'est cela qui, demain, rendra un lien crédible, recommandable, et durable.
Le netlinking doit se réinventer : moins comme une transaction, plus comme un acte de transmission.
Et si le netlinking devenait un levier de transformation sociale et RSE ?
La transformation sociale ne commence jamais par des chiffres : elle débute par une pensée, une plume, un geste. Dans ce contexte, le netlinking peut devenir autre chose qu’un levier technique : il peut incarner un engagement. Les réseaux sociaux comme X (ex-Twitter) deviennent alors des tremplins pour diffuser des articles engagés, provoquer des débats, capter l’attention de relais d’opinion et attirer des backlinks naturels. Lorsqu’un article suscite de l’émotion, de la réflexion ou une prise de conscience, il déclenche une chaîne d’actions et de partages dont la portée dépasse largement le SEO.
LinkedIn, de son côté, permet une stratégie de social selling intelligente : ciblée, incarnée, et respectueuse du lectorat. En utilisant une approche basée sur la transmission, l’éthique et la proximité, des consultants ou entreprises à fort impact sociétal peuvent générer un netlinking organique bien plus crédible aux yeux de Gemini.
Faut-il pour autant abandonner le pragmatisme américain, qui mêle stratégie éditoriale, influence et logique ROIste ? Pas nécessairement. Mais il faut le dépasser, en liant performance et profondeur. Gemini, aux États-Unis, tend déjà à favoriser les contenus qui intègrent des sources fiables, un maillage pertinent, et un engagement réel sur des sujets sociétaux.
Prenons l’exemple du site américain Healthline. Sa stratégie de netlinking est construite non seulement sur des backlinks médicaux très qualifiés, mais aussi sur un maillage thématique puissant et des articles co-signés par des professionnels de santé. Résultat: une crédibilité forte, une visibilité maintenue face aux mises à jour de Google, et un taux de rebond extrêmement faible.
C’est là tout l’enjeu : conjuguer la sincérité d’un engagement (à la manière de Simone Weil) et la rigueur d’une stratégie éditoriale intelligente. Le netlinking du futur ne sera pas une série d’ancrages vides : il sera un acte de transmission ancré dans le réel et dans la justice.




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