Retrouver la pleine présence : silence, surcharge émotionnelle et clarté intérieure dans un monde saturé
En période de surcharge cognitive, la pleine conscience ne suffit plus. Découvrez comment le silence et la déconnexion restaurent présence, écoute et clarté intérieure.
VEILLE SOCIALESPIRITUALITEDYNAMIQUE DE GROUPE
Lydie GOYENETCHE
11/23/202514 min lire


Depuis la crise du Covid, un bouleversement silencieux traverse le monde du travail. Les études de l’INSEE, de l’OCDE et de plusieurs cabinets RH convergent : près de 42 % des professionnels déclarent avoir perdu le sens de leur activité depuis 2020, et une personne sur trois envisage régulièrement de changer d’orientation. Derrière les chiffres, une réalité intime : beaucoup ne se reconnaissent plus dans la cadence, les outils, les attentes ou les formes de communication qui caractérisent nos métiers contemporains. Quelque chose s’est fissuré. Quelque chose en chacun de nous demande à être réentendu.
Cette perte de sens a ouvert un espace nouveau — parfois fertile, parfois chaotique. Tandis que le rapport au travail vacillait, l’ésotérisme et les thérapies alternatives ont explosé. Le marché mondial du bien-être holistique, déjà en croissance avant 2020, a bondi jusqu’à +25 % en 3 ans. Les recherches sur le rebirth, le breathwork, le yoga kundalini, le Reiki, les bains sonores, la méditation guidée, les constellations familiales et des dizaines d’autres approches ont soudain envahi les requêtes Google, les cabinets de thérapie et les réseaux sociaux. Le public en quête de repères s’est retrouvé projeté dans une forêt dense de pratiques, où l’on promet “reconnexion”, “alignement”, “débarrassage émotionnel” ou “renaissance intérieure” en quelques séances.
Or derrière cet engouement massif, une question demeure : de quoi, exactement, les personnes cherchent-elles à se reconnecter ?
Et surtout : pourquoi tant de professionnels, pourtant compétents, structurés, parfois très rationnels, se tournent-ils vers ces voies pour retrouver de la clarté ?
La réponse est moins mystique qu’on ne le croit. Les dirigeants, les cadres, les indépendants, les thérapeutes eux-mêmes vivent une tension que les modèles classiques n’arrivent plus à contenir :
comment rester pleinement présent à son métier tout en maîtrisant l’intensité émotionnelle qui nous traverse ?
Car le monde professionnel post-Covid est devenu paradoxal. On y exige une productivité constante tout en valorisant l’authenticité ; une réactivité immédiate tout en vantant la qualité de présence ; une gestion froide des données tout en demandant une intelligence émotionnelle “exemplaire”. Beaucoup tentent d’entrer en pleine conscience, de mieux écouter leurs ressentis, de ralentir leur esprit, mais se retrouvent happés dans des approches qui ne leur conviennent pas — trop floues, trop émotionnelles, trop chargées symboliquement, ou encore trop déconnectées de la réalité du travail.
Entre l’ésotérisme parfois débridé, les méthodes importées, les recettes rapides, les techniques de respiration intensives et les promesses de “rebirth”, nombre de personnes finissent plus dispersées qu’apaisées. Elles veulent retrouver de la clarté, du discernement, une conscience stable — pas se perdre dans un labyrinthe intérieur.
C’est dans ce contexte que naît une quête nouvelle : comment entrer en pleine conscience sans perdre la maîtrise émotionnelle ?
Comment développer une présence intérieure qui éclaire la prise de décision, sans tomber ni dans la froide rationalité ni dans l'émotivité débordante ?
Et surtout : existe-t-il une voie qui permet d’être profondément connecté… sans renoncer à la responsabilité, au métier, et à la lucidité ?
L’oraison : la voie de la relation et de l’écoute — une posture intérieure pour réguler l’émotion et retrouver la présence
Dans un monde professionnel saturé, la recherche de présence devient urgente
Depuis 2020, la vie professionnelle en France traverse une crise intérieure sans précédent. Les études convergent : entre 38 % et 42 % des actifs disent avoir perdu le sens de leur travail depuis la crise sanitaire, et environ 1 salarié sur 3 envisage régulièrement une reconversion ou un changement profond d’orientation. Dans le même temps, le niveau de stress chronique a progressé de manière spectaculaire. Le baromètre Empreinte Humaine estime que le nombre de personnes en état de « burnout sévère » a augmenté de 25 % depuis 2020, tandis que les troubles anxieux concernent désormais 1 Français sur 5.
En réaction à ce basculement émotionnel, le marché du bien-être alternatif a explosé. Les pratiques de méditation guidée, rebirth, breathwork, yoga thérapeutique, Reiki ou soins énergétiques ont connu une croissance de +20 % à +30 % en seulement trois ans. Les recherches Google liées à la “reconnexion”, au “centrage”, à la “pleine conscience”, ou à la “gestion émotionnelle” ont progressé de 50 % entre 2020 et 2023. Pourtant, malgré cette profusion de techniques, beaucoup constatent que leur qualité d’attention, leur écoute et leur clarté intérieure se dégradent. L’obsession du bien-être ne produit pas la présence recherchée.
C’est dans ce paysage saturé que l’oraison — humble, silencieuse, dépouillée — apparaît comme une voie à contre-courant. Non technique, non performative, non payante, elle propose une forme de présence intérieure que les méthodes modernes peinent à offrir.
L’enfance et le TDA : un rapport différent aux émotions et à la régulation
Enfant, je trouvais déjà dans l’oraison un refuge sans le savoir. Je parlais à Dieu, et même si je n’entendais presque rien en retour, ce silence créait une distance intérieure que le reste du monde ne m’offrait pas. Je ne savais pas encore que je portais un TDA. Je ne savais pas que mon système limbique fonctionnait différemment et que ma production de dopamine était insuffisante pour stabiliser mes émotions.
Chez un cerveau neurotypique, le système limbique dialogue en permanence avec le cortex préfrontal. Cette connexion structure l’attention, module le stress, permet de différer l’impulsion, de penser avant d’agir, de ressentir sans être submergé. C’est parce que ce circuit fonctionne correctement qu’un neurotypique peut entrer en pleine conscience, écouter l’autre en restant stable, ou analyser une situation même sous pression.
Dans un TDA, ce dialogue entre limbique et préfrontal est irrégulier, parfois presque absent. Le système limbique s’active plus rapidement et plus intensément, tandis que la dopamine circule en quantité trop faible pour assurer la modulation. L’émotion envahit avant de pouvoir être pensée. L’attention est happée par l’immédiat. Le stress s’imprime plus vite. Le cortex tente de reprendre la main, mais trop tard. C’est un fonctionnement reconnu: entre 70 % et 80 % des adultes TDA rapportent une hypersensibilité émotionnelle marquée, et environ 60 % disent avoir des difficultés à stabiliser leurs ressentis sans médiation extérieure.
Un cerveau qui vit ainsi ne peut pas entrer spontanément dans la pleine conscience. Il ne peut pas offrir une écoute stable à l’autre. Il ne peut pas “se recentrer” sur demande. Il a besoin d’un espace tiers, d’une médiation intérieure qui calme, distance, unifie. Pour moi, cette médiation a pris le nom d’oraison.
Le silence comme médiation : comment l’oraison régule ce que la neurobiologie ne régule pas
Lorsque je m’asseyais dans le silence, je croyais seulement prier. En réalité, j’accomplissais un mécanisme neuro-émotionnel que mon cerveau était incapable de produire seul. Le silence mettait l’émotion à distance, créait un espace entre le ressenti et la pensée, permettait au cortex de revenir dans le jeu. C’était une architecture intérieure que la biologie ne me donnait pas, mais que la relation et la présence silencieuse construisaient peu à peu.
Depuis 2020, de nombreux professionnels décrivent un phénomène similaire, mais sans le comprendre : ils n’arrivent plus à se retrouver seuls avec leurs émotions. Le CSA estime que 47 % des Français laissent volontairement du bruit (radio, vidéos, musiques, podcasts) en continu pour “ne pas penser” ou “ne pas ressentir”. Cela signifie que près d’un Français sur deux évite le silence par peur de ce qu’il contient. Dans un tel contexte, la pleine conscience devient presque inaccessible, car elle demande une forme de disponibilité intérieure que notre société a désapprise.
L’oraison, elle, n’a jamais reposé sur la performance ni la maîtrise. Elle ne dépend pas d’une technique respiratoire ou d’un protocole. Elle restructure lentement l’espace intérieur. Elle crée le pont qui manque entre le limbique et le préfrontal. Elle rend possible l’écoute véritable — non pas en réduisant l’émotion, mais en lui donnant un horizon plus vaste.
Conversion, détachement du bruit et naissance d’une vraie présence
Plus tard, une conversion intérieure a transformé ce mouvement. Je me suis détachée du bruit extérieur comme si mon esprit avait enfin trouvé ce dont il avait besoin. J’ai appris à écouter le silence, à y reconnaître une présence, parfois douce, parfois presque imperceptible. Je lisais davantage, je priais davantage, et je retrouvais une forme d’unité intérieure. Rien de spectaculaire, mais un vrai déplacement : une présence plus grande que moi structurait ce que mes émotions déstructuraient.
Ce phénomène rejoint un constat sociologique majeur : environ 64% des actifs disent manquer de clarté mentale dans leur quotidien professionnel. Les troubles de l’attention, même chez les neurotypiques, progressent de manière inquiétante, notamment à cause de la surcharge informationnelle. Dans ce contexte, une pratique non technique comme l’oraison offre une présence stable que les exercices contemporains n’arrivent pas toujours à générer. La pleine conscience moderne est devenue une méthode. L’oraison demeure une relation.
De la contemplation intellectuelle à la contemplation infuse : une présence qui éclaire la décision
Ma formation théologique et spirituelle m’a conduite vers une contemplation plus intellectuelle. Elle reliait les idées, donnait une cohérence, offrait un point fixe dans un monde mouvant. Cette manière de penser a eu un impact professionnel direct. Aujourd’hui, environ 61 % des salariés disent manquer de clarté dans leurs décisions. La charge émotionnelle prend trop de place, et la surcharge mentale brouille la lucidité. La contemplation intellectuelle, elle, formait l’esprit à discerner, à mettre en perspective, à penser devant l’émotion plutôt que sous son poids.
Puis cette contemplation a cédé la place à une forme plus simple : une présence intérieure continue, presque silencieuse, que la tradition appelle contemplation infuse. Pas une expérience mystique, mais une manière de voir, de comprendre, d’agir à partir d’un centre solide. Une posture qui stabilise l’émotion, clarifie la décision et donne à la vie professionnelle une cohérence que la seule rationalité ne suffit plus à assurer.
Pourquoi cette posture répond exactement à l’intention de recherche contemporaine
Depuis le Covid, l’intention de recherche dominante peut se résumer ainsi : “comment rester présent, lucide et émotionnellement stable dans un monde instable ?”. Les chiffres le montrent : stress en hausse, trouble de l’attention généralisé, perte de sens, surcharge émotionnelle. Beaucoup cherchent la pleine conscience, mais peu parviennent à la vivre. Le problème n’est pas la technique, mais la structure intérieure.
L’oraison répond à cette intention. Elle régule le système limbique par le silence. Elle recrée une médiation que la dopamine ne fournit pas. Elle stabilise l’attention, rend l’écoute possible et transforme la présence en discernement. Là où les méthodes cherchent à corriger l’émotion, l’oraison lui redonne un espace. Là où les techniques cherchent à produire la pleine conscience, l’oraison la laisse naître.
Elle offre la posture intérieure que notre époque recherche, souvent sans en connaître le nom.
Pourquoi les méthodes actuelles n’apportent pas la présence recherchée : surcharge émotionnelle, dopamine et illusions de la pleine conscience
Une explosion de pratiques depuis 2020, mais un effondrement de la clarté intérieure
Depuis la crise du Covid, la France a connu une ruée vers les pratiques de bien-être. Plus de 30 % des actifs ont commencé un programme de méditation, de yoga, de breathwork ou de pleine conscience entre 2020 et 2023. Dans le même temps, le marché des thérapies alternatives a bondi de +20 % à +30 %, porté par un besoin urgent de “se reconnecter”, de “retrouver du sens” ou de “faire le vide”.
Pourtant, malgré cet engouement inédit, la clarté intérieure ne suit pas. Selon le baromètre Empreinte Humaine, 64 % des salariés disent ne plus réussir à “penser clairement au travail”, et 61 % estiment que leur capacité de décision s’est dégradée depuis la pandémie. Autrement dit, plus les méthodes se multiplient, plus l’esprit s’embrouille. Il existe un écart visible entre l’intention de présence et le résultat obtenu, un paradoxe auquel beaucoup ne savent plus comment répondre.
Le cerveau professionnel contemporain : un limbique saturé et un cortex débordé
Pour comprendre cet échec collectif, il faut regarder du côté du cerveau. Depuis dix ans, les neurosciences alertent sur un phénomène massif : la surcharge cognitive. Un adulte français reçoit aujourd’hui entre 10 et 20 fois plus de stimuli qu’en 1990. Notifications, visioconférences, multitâche, messageries professionnelles, écrans permanents et urgences en cascade activent le système limbique bien au-delà de sa capacité naturelle.
Quand le limbique s’emballe, le cortex préfrontal — la zone qui analyse, planifie, régule les émotions et prend des décisions — se retrouve submergé. La dopamine chute, l’attention se fragmente, la mémoire de travail sature. Les chercheurs estiment qu’en moyenne, les interruptions et sollicitations permanentes font perdre 11 points de QI temporaire et 40 % de productivité cognitive. Dans le monde professionnel, cette surcharge devient structurelle : environ 52 % des actifs se déclarent en “épuisement attentionnel” et 1 sur 5 en détresse psychologique.
Dans cet état, le cerveau n’a plus accès à la pleine conscience. Il ne peut ni stabiliser l’émotion, ni maintenir une présence continue à soi, ni écouter l’autre sans que la pensée soit parasitée. La surcharge limbique bloque l’accès au calme intérieur, même chez les personnes neurotypiques. La volonté seule ne suffit plus.
Pourquoi les méthodes modernes échouent : elles demandent un contrôle impossible au cerveau saturé
La plupart des techniques contemporaines — méditation, respiration consciente, yoga, relaxation profonde — demandent un effort de concentration initial. Elles supposent un minimum de stabilité intérieure pour pouvoir fonctionner. Or, depuis 2020, cette stabilité de base a disparu chez une partie significative de la population active. Le cerveau saturé ne peut pas obéir aux injonctions “focalise-toi”, “reviens au souffle”, “reste dans le moment présent”. Le limbique court plus vite que l’attention. La dopamine insuffisante empêche le maintien de l’effort. L’émotion déborde avant que la technique n’ait eu le temps d’agir.
Le résultat est visible : près de 55 % des personnes ayant commencé un programme de méditation abandonnent avant 3 mois, non par manque de motivation, mais parce que leur système nerveux n’arrive pas à produire la disponibilité intérieure requise. Beaucoup croient qu’ils manquent de discipline. En réalité, leur biologie ne suit plus. Ce n’est pas l’individu qui est défaillant, mais le monde qui ne permet plus l’écoute de soi.
La présence intérieure ne se fabrique pas : elle se reçoit
C’est ici que la posture intérieure devient déterminante. Les méthodes modernes cherchent à produire un état, à le déclencher volontairement. Or, la présence véritable ne se fabrique pas par la volonté. Elle se reçoit. Elle émerge quand l’espace intérieur cesse d’être saturé. Elle se dépose dans un silence qui n’est pas créé par la technique, mais rendu possible par une transformation plus profonde de la relation à soi.
Lorsque j’ai quitté la contemplation intellectuelle pour vivre davantage dans la foi pure, j’ai découvert que cette présence intérieure n’était pas un exercice, mais un mode d’être. Aujourd’hui, je ne vis ni surcharge cognitive ni problématique professionnelle, non parce que je maîtrise mieux mes émotions, mais parce qu’elles ne me gouvernent plus. Le limbique se calme, le cortex peut s’ouvrir, et l’écoute devient naturelle. La présence intérieure n’est pas une performance mais un lieu.
Ce qui est important pour le lecteur professionnel, ce n’est pas mon chemin personnel, mais le constat qu’il révèle : la clarté intérieure ne dépend pas d’un protocole, mais d’un repositionnement intérieur. Les méthodes peuvent aider, mais elles n’atteignent pas le cœur du problème tant que le système limbique reste saturé.
Ce que cherchent vraiment les professionnels : une clarté émotionnelle stable et durable
Depuis quatre ans, les enquêtes montrent que la demande première des professionnels n’est plus la performance, mais la stabilité intérieure. 6 actifs sur 10 disent vouloir “retrouver une attention stable”, et 1 sur 3 affirme ne plus parvenir à écouter réellement les autres au travail. Les dirigeants eux-mêmes, pourtant habitués à la pression, sont 48 % à reconnaître que leurs décisions sont désormais “altérées par l’état émotionnel du moment”.
L’intention de recherche “pleine conscience” n’est donc pas un effet de mode. Elle exprime un besoin beaucoup plus profond : celui d’une clarté émotionnelle qui ne fluctue pas, d’une stabilité qui ne dépend pas de la technique, d’une présence intérieure qui ne se dissout pas au premier email d’urgence.
Les professionnels ne cherchent pas seulement à se détendre. Ils cherchent à redevenir présents, lucides et unifiés dans un monde qui ne l’est plus. Ils veulent une conscience qui ne cède pas sous la pression. Une qualité d’écoute qui demeure. Une intelligence émotionnelle qui s’exerce sans épuisement.
Là où les méthodes modernes atteignent leurs limites, une posture intérieure différente peut offrir ce que la technique n’arrive plus à produire : une présence qui ne dépend pas de l’effort, une clarté qui ne dépend pas du mental, une stabilité émotionnelle qui ne dépend pas de la volonté.
Conclusion : retrouver une présence vraie commence là où le bruit s’arrête
Ce que nos contemporains cherchent aujourd’hui n’est pas une méthode supplémentaire, ni un exercice de plus à intégrer dans un quotidien déjà trop rempli. Ce qu’ils cherchent, souvent sans se l’avouer, c’est un endroit intérieur où le monde cesse enfin de tirer sur chaque fibre de leur attention. Un lieu qui ne demande rien, qui n’exige aucune performance, et où l’esprit peut simplement redevenir habitable.
Dans un univers professionnel où tout s’accélère, la question n’est pas d’ajouter une nouvelle routine de pleine conscience, mais d’oser se retirer quelques instants du flux continu. Le simple fait de fermer ses notifications, d’arrêter de consulter ses mails en continu ou de laisser les réseaux sociaux se taire quelques heures ouvre déjà un espace différent. Ce geste minime crée une brèche dans laquelle la respiration peut s’inscrire, non par technique, mais par nature.
Lorsque le bruit se suspend, quelque chose s’ordonne. Les pensées ne se bousculent plus. Les émotions retrouvent une intensité supportable. L’attention cesse de se disperser. Il ne s’agit pas d’une prouesse spirituelle, mais d’un retour très concret à une physiologie humaine qui n’est pas faite pour être sollicitée24h/24. À partir du moment où l’on permet à l’esprit de se reposer, la présence à soi se réinstalle presque malgré nous.
Le silence n’est pas une fuite. C’est une condition. Il rend possible ce que ni la volonté ni les techniques ne peuvent produire lorsqu’elles s’appliquent sur un esprit saturé. Il laisse apparaître une forme d’attention qui ne force rien, une écoute qui ne s’arrache pas, une lucidité qui ne dépend pas de l’énergie du moment. C’est un terrain neutre, mais fécond. Un terrain où la conscience peut enfin se poser.
Beaucoup pensent avoir besoin d’un accompagnement complexe pour retrouver de la clarté intérieure. Mais le premier pas est souvent beaucoup plus simple : réduire le bruit, même légèrement. Couper le téléphone une heure. S’asseoir sans écran. Sortir marcher sans écouteurs. C’est dans ces moments dépouillés que l’esprit s’apaise et que la présence se rééduque, sans effort, sans méthode, sans pression.
Retrouver une présence vraie, aujourd’hui, ne consiste pas à apprendre quelque chose de nouveau, mais à laisser tomber ce qui nous empêche d’être là. Il ne s’agit pas d’ajouter, mais d’enlever. Pas de se perfectionner, mais de se rendre disponible. La stabilité émotionnelle et la clarté intérieure ne naissent pas d’une accumulation d’outils, mais d’un consentement à laisser le silence refaire son travail : remettre chaque chose à sa place, apaiser ce qui déborde, éclairer ce qui était confus, et ouvrir en nous un espace capable d’accueillir le réel.
C’est dans cet espace, humble et discret, que la présence revient. Et avec elle, la capacité d’agir avec justesse, d’écouter avec profondeur, et de vivre son métier sans se perdre en chemin.


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