Formation ou accompagnement telle est la question?
Accompagnement ou formation marketing ? Découvrez une approche humaine et collective, inspirée du rugby et enracinée à Niort et en Espagne. Découvrez une approche marketing sensible.
MANAGEMENT
LYDIE GOYENETCHE
11/5/20249 min lire


Besoin d'avancer sur le marketing : une formation ou un accompagnement sur mesure ?
Passer le ballon autrement
Dans le jeu collectif qu’est l’entreprise, chacun cherche à faire avancer son équipe. Et dans ce jeu-là, le marketing joue souvent le rôle du demi de mêlée : distributeur d’énergie, catalyseur d’idées, stratège du terrain. Mais quand il s’agit de progresser, la question se pose : faut-il passer par une formation classique, ou choisir une autre passe ? Celle, plus souple, d’un accompagnement sur mesure, en appui direct à la mêlée ?
Comme dans une partie de rugby, ce n’est pas toujours la passe la plus académique qui fait la différence. Parfois, c’est le cadrage débordement d’un partenaire externe, capable de voir ce que l’équipe ne perçoit plus de l’intérieur. Parfois, c’est un soutien discret, mais décisif, au ras des regroupements, pour faire quelques mètres précieux. Ce texte s’adresse aux dirigeantes et dirigeants qui, dans la fatigue ou l’élan, cherchent une façon plus humaine, plus incarnée d’avancer. Un regard doux sur leur propre effort. Un souffle qui ne juge pas, mais accompagne.
Et si le terrain le plus fertile était celui que l’on regarde trop peu ? À Niort, par exemple. Une ville discrète mais résiliente, posée entre Marais poitevin et grandes assurances. Une ville qui connaît la force du collectif, et où les jeunes, comme les entreprises, savent qu’on ne gagne pas un match seul. C’est là qu’Yvan Audouard disait : « À Niort, le vent ne souffle jamais pour rien ». Et dans le vent de cette ville, il y a une forme de sagesse : avancer, sans bruit, mais avec solidité.
La formation professionnelle : un cadre structurant mais parfois rigide
En France : les lignes du terrain sont tracées
Depuis la réforme de 2018, la formation professionnelle en France bénéficie d’un cadre structuré : CPF, OPCO, certifications... autant de jalons bien délimités qui permettent aux salariés d’accéder à des formations tout au long de la vie. Pour certains, ces dispositifs offrent un bel espace de jeu. Pour d’autres, notamment dans les petites entreprises, ils s’apparentent à un terrain trop balisé, où les règles empêchent l’improvisation et la prise d’initiative.
Les TPE et PME, souvent sans service RH structuré, manquent de temps et d’ingénierie pour mobiliser les bons dispositifs. Et quand elles y parviennent, elles constatent parfois que les formations dispensées restent trop éloignées de leur réalité opérationnelle. Comme dans une mêlée où les appuis manquent, la poussée n’aboutit pas.
À Niort, cette situation est fréquente. Moins de centres de formation spécialisés, peu d’agences digitales, mais des entreprises pleines de bon sens, qui cherchent des solutions pragmatiques. Là-bas, on n’a pas toujours les grands moyens, mais on sait lire le terrain. On préfère une bonne mêlée stable à une stratégie tape-à-l’œil. Le marketing, dans ce contexte, ne peut être qu’accompagné.
En Espagne : plus de liberté mais une ligne arrière encore fragile
L’Espagne, dans son tissu économique si délicatement tissé de petites entreprises familiales, ne joue pas sur les mêmes lignes que la France. Ici, les grandes structures sont rares. Ce sont les TPE — ces microcosmes de courage quotidien — qui forment le cœur battant de l’économie. Dans les ruelles de León, les galeries d’art de Cuenca, ou les ateliers de céramique d’Úbeda, le marketing ne se théorise pas : il se murmure entre deux livraisons, il se cherche dans les regards, il se glisse dans les gestes de celles et ceux qui n’ont ni le temps ni les moyens pour des formations certifiantes hors-sol.
La Formación Profesional Inicial est précieuse pour les jeunes, elle leur offre des bases solides, souvent très concrètes. Mais dans la vraie vie des entreprises, ce sont les formations pour l’emploi, régionales, portées par le SEPE ou la FUNDAE, qui tiennent lieu de soutien. Et encore… souvent, elles ne sont qu’un cadre vide, difficile à mobiliser sans accompagnement.
Dans cette Espagne que j’aime, faite de petits gestes et de grandes résistances, accompagner les entreprises, c’est honorer leur manière propre d’exister. Ce n’est pas leur apporter des outils tout faits, mais leur permettre d’habiter leur propre transformation. À Bilbao, à Zamora, à Jerez, on ne plaque pas une méthode. On écoute. On regarde ce qui a déjà été semé, on arrose, on attend un peu. Et parfois, on voit fleurir des choses inattendues.
C’est pour cela que je crois si fort à l’accompagnement. Pas pour remplacer la formation, mais pour la rendre incarnée. Pour la relier aux visages, aux habitudes, à la lumière des matins dans les petites rues encore silencieuses. L’Espagne n’a pas besoin de consultants brillants, mais de partenaires qui respectent le silence avant le mot. Comme une passe lente, dans un rugby joué à l’ombre des oliviers.
Et si, justement, cette même pudeur, ce refus des projecteurs, se retrouvait aussi à Niort ? Dans ces rues calmes bordées de peupliers, au fil de la Sèvre niortaise qui ne fait pas de bruit mais irrigue doucement les terres alentour, on retrouve la même sagesse que chez les entrepreneurs espagnols. Ici aussi, le mot "transmission" a du poids. Il n’est pas galvaudé. Il se joue entre générations, dans les cafés du centre-ville, à l’ombre de la tour du Donjon, ou dans ces mutuelles historiques qui ont bâti l’économie locale sans jamais chercher la gloire. Le marketing, ici, ne doit pas bousculer. Il doit accompagner, comme la marée accompagne le rythme du marais.
C’est pourquoi, à Niort comme à Zamora, l’accompagnement stratégique ne s’impose pas mais s’adapte. Qui écoute les silences, les saisons, les hésitations. Un accompagnement qui tient compte du sol, de la météo locale, des ressources déjà là. Car dans ces endroits discrets, où l’on ne parle pas pour rien, l’intelligence est collective, organique, ancrée. Elle ne demande pas à être enseignée. Elle demande à être reconnue.
Transmettre ou accompagner ? Deux formes de fidélité à l’équipe
Transmettre, c’est croire en la valeur du savoir. C’est dire : « je te donne ce que j’ai appris pour que tu sois plus fort, plus libre ». Dans un monde saturé d’informations, cela reste un geste noble. Mais dans les entreprises, en particulier les plus petites, ce geste ne suffit pas toujours. Il arrive que la formation tombe à côté, comme une passe mal ajustée sur un terrain boueux.
Dans les TPE de Niort comme dans les ateliers familiaux de Pampelune, ce qui fait avancer le jeu, ce n’est pas une formation descendante. C’est une présence à côté. Un accompagnement qui prend le temps de comprendre les enjeux cachés, les tensions souterraines, les peurs muettes. Car avant d’apprendre à faire, il faut parfois réapprendre à croire qu’on en est capable.
Accompagner, c’est marcher avec. C’est tenir le ballon le temps qu’il faut, pas pour briller mais pour rassurer. Dans le rugby comme dans l’entreprise, il y a des joueurs qui donnent envie d’avancer, simplement parce qu’ils sont là, stables, constants. C’est cela que je cherche à être dans mes accompagnements : un appui, pas un modèle. Un souffle, pas une norme.
Quand je travaille avec une équipe, je n’impose rien. J’écoute les gestes. Je regarde comment les gens se parlent, se passent les dossiers comme on se passe un ballon. Et je m’efforce de nommer ce qui mérite d’être salué. Car il y a déjà du talent, souvent. Il y a déjà des stratégies naturelles, des manières de faire que personne ne valorise. Accompagner, c’est parfois simplement éclairer ce qui est là, pour que l’équipe se redresse et y croie à nouveau.
Transmettre, c’est utile. Accompagner, c’est vital. L’un structure, l’autre relie. Et dans les PME, ce n’est pas de théorie dont on manque. C’est de respiration. D’un regard bienveillant qui dit : « on va y arriver ». Pas seul. Pas vite. Mais ensemble, et pour de bon.
Le marketing comme jeu collectif : une mêlée à structurer
Le marketing, ce n’est pas un outil. C’est un langage. Et comme tout langage, il a besoin d’être partagé pour devenir vivant. Dans une petite entreprise, il ne suffit pas de savoir parler, il faut savoir s’écouter. Il faut savoir quand avancer, quand ralentir, quand passer la balle, et surtout à qui. Le marketing, c’est un jeu collectif.
Dans une mêlée, chaque rôle compte, même le plus discret. Il y a ceux qui poussent, ceux qui lient, ceux qui dirigent. Et il y a ceux qu’on ne voit pas mais qui tiennent l’équilibre du groupe. C’est exactement cela, une stratégie marketing bien pensée dans une TPE ou une PME : ce n’est pas la performance individuelle qui compte, mais la capacité à tenir ensemble.
Or, beaucoup d’entreprises croient que le marketing, c’est pour les autres. Pour les grandes, pour les start-ups, pour ceux qui ont le temps. Elles se disent : « ce n’est pas pour nous ». Et elles continuent à avancer en silence, parfois dans le brouillard. Mais moi, je vois en elles une mêlée prête à se structurer. Une énergie déjà là, qu’il faut juste canaliser.
Accompagner le marketing d’une petite structure, c’est accepter que tout ne sera pas immédiat. Qu’on joue sur des terrains accidentés. Qu’il faut parfois reprendre les bases : pourquoi on fait ce métier ? Pour qui ? Avec quelle voix ? Avec quelle éthique ? Et alors, quelque chose se passe. Une ligne se dessine. Une voix s’éclaircit. Une fierté revient.
J’ai vu cela à Niort, dans une petite entreprise artisanale où le patron ne savait pas qu’il faisait déjà du bon marketing, simplement en tenant parole à ses clients depuis trente ans. J’ai vu cela à Logroño, dans une boutique de vin naturel où la sincérité du récit valait toutes les campagnes de pub. Et j’ai vu des équipes se réconcilier autour d’un mot simple : cohérence.
Car dans une mêlée, ce n’est pas la force qui compte. C’est la cohérence du mouvement. Et en marketing aussi, ce n’est pas la technique qui fait tout. C’est la justesse. La manière dont chaque action s’accorde au projet commun. Voilà pourquoi le marketing ne peut pas être un silo. Il doit être une conversation, un souffle qui circule entre les services, entre les gens, entre les silences parfois.
Et comme dans un bon match de rugby, ce sont souvent les passes les plus simples, les plus sobres, qui font avancer l’équipe. Pas les feintes spectaculaires. Pas les slogans brillants. Mais une logique douce, une intention claire, un message qui tient debout dans le cœur des équipes autant que dans l’esprit des clients.
Une dynamique d’équipe radicalement différente
Quand une personne part en formation, tout le monde ne monte pas dans le bus avec elle. Elle s’en va seule, parfois avec une valise de doutes ou de lassitude. Son besoin est flou, ou pire : on ne lui a pas demandé son avis. On l’a inscrite, comme on coche une case. Alors elle écoute, elle note, elle rentre. Et l’équipe reste pareille. Ou un peu plus loin d’elle, parce qu’elle a changé, elle a vu autre chose. Et personne n’a été témoin.
Mais quand on engage une démarche d’accompagnement, c’est toute l’équipe qui s’y met. On ne part pas, on creuse là où on est. On regarde ce qui coince, ce qui fait mal, ce qui pourrait marcher. On cherche ensemble. Et même ceux qui ne parlent pas beaucoup, même ceux qui doutent fort, finissent par contribuer. Parce que c’est concret. Parce que ça parle de leur quotidien. Et surtout : parce que ce n’est pas une formation. C’est une aventure.
Une aventure partagée, où chacun a sa place. Une mêlée vivante, mouvante, où le marketing devient un révélateur de sens, un catalyseur d’envie, un terrain de jeu pour apprendre à mieux travailler ensemble. L’intelligence collective se réveille doucement, par petites touches. On redécouvre des talents cachés. On ose dire « et si on essayait autrement ? ». Et cela devient possible. Et cela devient à nous.
Un accompagnement marketing, quand il est bien mené, ne transforme pas seulement la visibilité d’une entreprise. Il transforme la manière dont ses membres se perçoivent et se relient. Il transforme des silos en alliances, des tâches en liens, des hésitations en élans. Et ça, aucune formation descendante ne peut le garantir.
Alors oui, parfois il faut former. Mais d’abord, il faut écouter. Et si on écoutait un peu plus les petites voix de l’équipe avant de décider ce qu’il leur faut ? Peut-être qu’on découvrirait qu’elles n’attendent pas un stage… mais une main tendue.




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